Extrait du journal

Par une ironique coïncidence, le jour XQéuie où M. Caillaux écrivait à ses collègues pour leur réclamer leurs propositions budgétaires et les prier d’apporter dans leurs prévisions le plus rigoureux esprit d’économie, M. Winstor Churchiot présentait au Parlement anglais son projet de budget pour 1920. Deux pays, deux méthodes. En Angleterre, le projet de budget est déposé dès le mois d’avril et, compte tenu de la différence de départ et de clôture de l’exercice financier, toujours voté à l’heure voulue. Chez nous, le projet de budget est déposé quelques jours avent les grandes vacances. 11 dort plusieurs semaines dans les cartons de la Commission et, les vacances finies, la Commission l’étudie et le modifie en attendant que la Chambre, puis le Sénat le discutent. On gagne ainsi la mi-novembre, et le budget n’est jamais voté quand il faudrait Cette année, par exemple, nous en sommes au sixième douzième. Rien ne dit d’ailleurs que nous n’en aurons pas encore un. Mais c’est comme à la loterie de la foire : « Prenez les mêmes et on recommence. » On recommencera l’année prochaine, vous pouvez en être surs, encore qu’il y ait dans cette manière de procéder une absurdité indiscutable. Heureuse Angleterre !...