Extrait du journal

M. Léon Blum Jétudie dans un journal parisien le projet de prélèvement sur le capital conçu par le groupe socialiste de la Chambre. Il n’en est pas absolument fier. « Je conviens, écrit-il, que, forcés de le faire vite, sans préparation adéquate, nous ne le ferons pas au mieux. » L’excuse est bonne. Mais il importerait de savoir si un prélèvement sur le capital n'est pas une de ces opérations qui doivent être tentées à chaud, pour employer aux chirurgiens une de leurs expressions, et si la préparation adéquate, pour reprendre l'expression de M. Léon Blum, ne se retournerait pas contre le projet lui-même. Le capital, averti qu’on projette de l’atteindre, se vache volontiers. Il peut arriver pis d’ailleurs ; il peut arriver que le capital, "Dus l’bellot de certaines menaces, soit •brusquement frappé d'une de ccs maladies de consomption qui ne pardonnent pas, qui tuent sûrement le malade après l’avoir réduit à l’état de squelette. On peut affirmer hardiment que, pendant que le Parlement étudierait et discuterait le projet des socialistes (et d’ailleurs tout autre projet de même nature), le capital s'inanirait en partie soit qu'il se dévorât lui-même, soit qu’il prit secrètement le chemin de l’étranger. La. conscription des fortunes, en effet, n'aura jamais lieu sans entraîner un nombre considérable de désertions....