Extrait du journal

Paris, 8 juin 1893. Encore le renouvellement partiel I chaque jour se charge de fournir de nouveaux arguments en faveur de cette solution. En voici un auquel on n’avait pas encore songé. Ce n’est un mystère pour personne que la Chambre actuelle traverse une période de désarroi qui se traduit par des votes parfois insuffisamment réfléchis, —■ je ne veux pas dire incohérents. Il n’est pas téméraire de les considérer comme é’art l’œuvre fatale d’une Assemblée à qui le sentiment de sa fin prochaine a enlevé une partie de ses moyens, et, en tous cas, sa liberté d’esprit, son esprit de suite, et son unité de direction. Cela dit, supposez qu’au lieu d’une Chambre intégralament renouvelable, nous ayons en face de nous une Chambre renouvelable seulement par tiers. Aussitôt la situation change et le désarroi cesse. La Chambre qui sait et qui se dit qu’elle ne mourra pas tout entière, — non ovnis mariai / — n’a plus besoin de se préoccuper du lendemain des élections : ou, tout au .moins, elle s’en préoccupe dans une bien moindre mesure....