Extrait du journal

L’incident des lettres volées et falsifiées devait nécessairement avoir son contrecoup à la tribune. Il s’y est produit sous la forme d’une interpellation de M. de Douville-maillefeu. Mais presque aussitôt s’est manifesté le péril qui est le propre de ce genre de discussions. 11 s’en est fallu d’un cheveu que la Chambre ne retombât dans la confusion où elle n’a que trop de tendance à se laisser aller. Les plus étranges théories sont venues en effet s’étaler à la tribune : de droite comme de gauche on s’est mis à reprocher au garde des sceaux, son abstention vis-à-vis des parquets et le moment semblait proche où la Chambre elle-même allait prendre sur elle d’ordonner des poursuites judiciaires. C’est au point que M. Mazeau lui-même n’a pas résisté au courant et a déclaré accepter l’ordre du jour Pion, qui eût été la négation de l’indépendance des parquets et la plus affreuse confusion de pouvoirs entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire....