Extrait du journal

Les Français font trêve à leurs divisions pour souhaiter cordialement à l’Angleterre une de ces « frottées » qui font époque dans l’histoire des peuples. Ce vœu est aussi chaud qu’unanime. Républicains, monarchistes, canariens, adversaires irréductibles dans l’AA’aire, protectionnistes et libre-échange* gites, nationalistes et socialistes, sémites et antisémites oublient leurs [désaccords et leurs griefs, et, d’une voix unique, poussent ce cri du cœur : « Ah ! si les Anglais pouvaient être jetés à la mer ! Comme nous applaudirions joyeusement au triomphe des Boers ! » Du Nord au Midi, l’exclamation est la même, aussi chaleureuse, aussi sincère. Nos voisins sont édifiés sur les sentiments qu’ils inspirent aux Français, et, s'ils conservent le moindre doute à cet égard, il leur suffit d’ouvrir un journal quelconque, de Paris ou des départements, républicain ou réactionnaire, pour constater l’unanimité de plébiscite anti-britannique....