Extrait du journal
Un a peul-éti remarque) que, dans le compte-rendu ue l’audition do M. Caiieaux par la commission des finances ligure ce membre de phrase : « Le Gou\ ornement n’envisage pas, à cette heure, le projet d'un prélèvement sur le capital. » Les mots « à cette heure » sont quelque peu inquiétants. Il semble bien, d'ailleurs, que les socialistes espèrent que le cabinet finira par se rallier à leur manière de voir. Lisez plutôt ce qu'écrit le député Fernand Bouisson dans un journal du département qu’il représente : « Sous le gouvernement Herriot, lorsque nous avons parlé du prélèvement sur le capital, un malaise s'était déjà lait sentir cher nos amis radical^ Un certain nombre d'entre eux n'ofôient pas avouer ouvertement qu’ils étaient hostiles au projet socialiste parce que leur président du Conseil avait loyalement approuvé et accepté le principe de ce programme financier. Dans leur for intérieur, ils étaient bien décidés à ne pas nous suivre et lorsque Herriot fut par terre, ils ne tirent rien pour le relever. Les mauvaises langues .«joutent qu’ils le portèrent au fauteuil j résidentiel, où il fait figure d’ailleurs .je grand président, bien plus pour enf ramer dans l’inaction un chef trop soin,«lisant et qui eut été, dans l’opposition, un adversaire redoutable, que pour manifester contre le Sénat. » Bref, 77 radicaux sur 133 ont brisé le Cartel, parce que M. Herriot» avait été séduit par le projet de prélèvement sur le capital. Depuis qu’il y a des historiens, on n'écrit pas l'histoire autrement, et M. Fernand Bouisson s'en voudrait de manquer à la tradition. Nous avions cru, nous, que le projet de prélèvement sur le capital était déjà enterré quand M. Herriot alla se faire renverser au Sénat, où on lui cherchait noise, non pas sur tel ou tel point particulier de sa politique, mais sur l’ensemble de cette politique. quant à dire que les radicaux ont tenu à élever M. Herriot au fauteuil présidentiel pour le neutraliser, c'est une plaisanterie un peu forte, même dans le cadre enchanté de ja Cannebière. Est-ce que, par hasard, les socialistes n’ont pas été. eux-mêmes heureux de porter à la présidence le chef du gouvernement de la veille, 1* seul homme politique du parti radical en qui ils aient une absolue confiance ?...
À propos
Le Progrès de la Somme est un quotidien départemental publié dans la ville d’Amiens et fondé par René Goblet, Frédéric Petit et Jules Lardière en mai 1869. Face à son concurrent Le Journal d’Amiens, catholique et conservateur, il se place comme un organe républicain de gauche, plus grand titre de Somme pendant toute la IIIe République.
En savoir plus Données de classification - painlevé
- herriot
- caillaux
- bouisson
- stresemann
- schrameck
- edouard herriot
- fernand bouisson
- jammy schmidt
- ossola
- france
- locarno
- maroc
- genève
- nice
- nîmes
- londres
- berlin
- reich
- europe
- sénat
- parlement
- parti radical
- parti socialiste
- cologne
- parti radical-socialiste
- aisne
- l'assemblée
- parti républicain