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Le Progrès de la Somme, 27 octobre 1925

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Le Progrès de la Somme
27 octobre 1925


Extrait du journal

Le principe dominant du projet est la réduction de la durée du service. On sait que les techniciens ne sont pas d’accord sur le point capital de savoir si l’on peut faire eu quelques mois un soldat. Les hommes, qui ont aujourd’hui les cheveux gris, se sûùvieüneut des discussions passionnées qui se produisirent quand il s’agit de passer du service de cinq ans au service de trois ans. Alors, la vieille armée presque tout entière protesta que trente-six mois de présence au corps ne permettaient pas au pays d'avoir de bons fantassins., ni surtout de bons .cavaliers. Elle protesta encore, et c'était son argument le plus fort, qu'un service militaire trop écourté tarirait le recrutement des sous-officiers. L'expérience a démontré que ces sombres prédictions étaient vaines. En réa* lité, le service de longue durée n’était utile que si l’on tenait absolument à avoir sous la main une force considérable, tournée vers les difficultés intérieures possibles tout autant que vers les complications extérieures éventuelles. Après un au de service, le fantassin, c’est-à-dire le maître élément de f marinée, était suffisamment instruit et entraîné : il n’apprenait plus rien, à moins qu'il n’eut l’ambition de devenir sous-officier. Le fait qu’on pouvait être nommé caporal après six mois de présence au corps atteste, d’ailleurs, que l’instruction du soldat n’exige pas le long délai sans lequel elle était impossible au témoignage des vieux militaires. « Bon, diront-ils s’ils vivent entore, mais il s’agissait ici des sujets d’élite, et il y avait la masse énorme des médiocres et des paresseux. » Fort bien. Mais tous les jeunes soldats nommés caporaux n’étaient pas des aigles. Et pourquoi ne pas avoir le courage, d'avouer que, si vif que fut en eux le sentiment du devoir, tous les appelés devenaient assez vite des paresseux. Pourquoi ? parce que le temps de service était trop long, parce que la seconde année répétait la tâche monotone do la première, et la troisième les peu distraçantes besognes de la seconde. Le plus ardemment patriote des jeunes soldat comptait les jours et ne pensait qu’à a la classe ». Eu bonne psychologie, il y pensera moins s’il ne sert plus que dix-huit mois ou un an. Et il sera peutêtre heureux de travailler un peu plus pour s'ennuyer un peu moins....
Le Progrès de la Somme (1869-1944)

À propos

Le Progrès de la Somme est un quotidien départemental publié dans la ville d’Amiens et fondé par René Goblet, Frédéric Petit et Jules Lardière en mai 1869. Face à son concurrent Le Journal d’Amiens, catholique et conservateur, il se place comme un organe républicain de gauche, plus grand titre de Somme pendant toute la IIIe République.

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