Extrait du journal

A la veille de la rentrée du Parlement, les feuilles bien pensantes examinent cette question : convient-il ue former un parti catholique ? L l hivers répond : oui. Le Moniteur universel, d’un catholicisme d ailleurs plus légèrement teinté, est d’un avis diamétralement opposé, et son opinion ne date pas d’hier, il la soutenait dès 1885. Il y aurait, d’après lui, grand péril pour les catholiques à former un parti séparé, se déclarant indifférent à toutes les questions d’ordre exclusivement politique et restreignant ses efforts à la seule défense des intérêts religieux. Le Moniteur universel, en un mot, n’est point partisan du scepticisme politique qui serait la base nécessaire d’un tel parti, et celte conception qu'il repousse est jugée par lui aussi dangereuse que chimérique. A lire cette entrée en matière, on serait tenté de supposer que des catholiques, pour qui il y a une impossibilité patriotique à se déclarer indifférents sur un si grave sujet, sont disposés à se rapprocher du gouvernement établi. Grave erreur. Leur programme tient en deux mots : Guerre à la République. « Pas de parti catholique, dit le journal dont M. Depeyre est le directeur politique. Comme fils de FEglise, nous avons des chefs naturels, ceux que FEglise nous donne, et il n’est pas besoin d’en chercher d’autres. Nous n’avons qu’à rester ce que nous sommes, des conservateurs, des monarchistes et des libéraux. »...