Extrait du journal

Il y a vingt arrondissements à Paris; disons vingt villes. Car les arrondissements conservent leurs physionomies propres, butin, peut-être, ceux qui se pressent les uns contre les autres et forment un agglomérant central. En outre, Paris a sa tête, le quartier des Ecoles, jadis « quartier Lutin », — son cœur, incliné à gauche, comme il convient, c’est-à-dire la région qui s'étend du faubourg Saint-Germain à la gare SaintLazare. Depuis soixante ans, ce cœur s'hypertrophie sensiblement. Paris a aussi son venté, — c’est Zola qui l’a ainsi nommé, — les Huiles. Il a quelque chose qui ressemble a un foie, la Bourse. C’est un organisme assez mal défini, analogue à celui de certains animaux rudimentaires. Sa circulation s’accomplit, nous l’avons vu, par de grandes artères et des veines puissantes. Quelques-unes de ces artères sont souterraines, d autres à ciel ouvert. La plus vaste est un conduit qui s’étend de lu Porte Maillot à la Porte de Vincennes, une espèce d’porte qui prend, tour à tour, les noms de Champs-Elysées, lue de Rivoli, rue et faubourg Saint-Antoine. La veine cave, en ses deux tronçons, pourrait être assimilée aux grands boulevards. quant au système nerveux, il est remarquable d’exactitude. Il rayonne jusqu’à sa périphérie avec des vibrations inégales, surmené de travail à partir du boulevard de Sébastopol jusqu’à la Bastille, trépidant et fébrile entre le PalaisRoyal et Montmartre....