Extrait du journal

On court aux expositions et il y en a partout. Nous avions un Salon et nous en aurons deux. Ce sont, chaque année, des kilomètres de toile peinte, des bleus, des verts, des violets — oh ! les violets, surtout — et des enveloppements dans le plein air et de diffuses lumières venant d'en haut, pâles et bleutées. Tout le monde admire et cligne de l’œil, en se reculant un peu ; tout le monde critique, juge, conseilla et étale un précieux langage de mots techniques, mais personne ne se soucie de goûter le beau où il se trouve, souvent dans les coins sombres, et ceux qui ressentent en face d’un tableau une émotion esthétique sont véritablement exceptionnels. Je gage que s’il ne so fut trouvé quelqu’un pour prononcer le nom de Rembrandît, à propos de cette toile qui est un Rembrandt, peut-être, et des meilleurs, les connaisseurs ne se fussent point douté qu’elle était géniale !...