Extrait du journal

Les peines infligées disent assezque le ministre de la guerre n'a pas eu un instant la pensée de ne pas sévir et que dès le premier moment sa volonté bien arrêtée a été de faire complète justice. Mais devait-il, pour complaire aux gens pressés qui nous paraissent avoir un peu joué en celle affaire le rôle de mouches du coche, frapper comme au hasard, sans informations précises, sans qu'une enquête sérieuse eût permis de déterminer exactement les responsabilités encourues T Pour être venu à son heure, le châtiment perd-il de son effet salutaire ? En agissant avec la hâte fébrile que certains ne craignaient pas de lui conseiller, le ministre de la guerre s’exposait à frapper des innocents, à ne pas proportionner la peine à la faute commise. C'est assez aire qu’aucune considération ne pouvait entraîner M. de Freyminet à procéder avec une aussi dangereuse précipitation....