Extrait du journal

Les journaux monarchistes représentent volontiers la France comme en proie au trouble moral le plus violent, et. à les en croire, c’est par miracle ®i l’ordre n’est pas en danger, d’un bout du pays ù l’autre. Et cependant M. Carnot, président de la République, jouit à Fontainebleau d’un repos nécessaire après les grandes fatigues que son patriotisme s’est imposées ; M. Constans, ministre de l’intérieur, est à Bordeaux; M.de Freycinet est en Suisse; M. Bouvier, dans le Midi. Voilà, il nous semble , qui donne un démenti éclatant à ces alarmistes de si peu de bonne foi. La vérité est que jamais la tranquillité n’a été plus complète, jamais l’ordre n’a été moins menacé. Et la chose est d’autant plus digne do remarque que l’agitation civique qui se manifeste tout naturellement aux approches de la période électorale commence déjà à se faire sentir dans la très grande majorité des départements. Ce fait seul, à défaut de tant d’autres, prouve suabondamment que le régime actuel est le seul à l’abri duquel toutes les opinions puissent se produire, voire se combattre, sans péril pour la chose publique. Les réactionnaires, tout en déblatérant contre nos institutions, se rendent, d’ailleurs, parfaitement compte do cette vérité. Mais ils connaissent leurs auteurs, et croient habile de mettre en pratique le noir précepte de Basile : Calomniez 1 calomniez 1 il en restera toujours quelque chose!...