Extrait du journal

Bien entendu, ces avantages moraux seraient une récompense dérisoire si la République n'avait point commencé par leur assurer, autant que le lui permetlent ses ressourèes et ses charges, une vie matérielle qui sauvegarde leur dignité et leur indépendance. Mais tel n'est pas le cas. Les vieux maîtres encore en fonctions sont là pour rappeler aux plus jeunes la complète métamorphose de leur carrière depuis vingtcinq ans. Avec des hommes avertis et de bonne foi, comme ils le sont en immense majorité, cet étalage de chiffres serait ici fastidieux. Forts de l'œuvre accomplie, les républicains peuvent se contenter de répondre aux jérémiades menaçantes en réalisant des améliorations nouvelles à mesure qu'elles seront rendues possibles par l'état de nos nnances, et surtout — ce qui est aujourd'hui le devoir le plus impérieux — en augmentant, par une loi de sauvegarde, par des mœurs politiques meilleures et par la plus scrupuleuse loyauté administrative, les garanties de l'instituteur contre le fanatisme et les caprices autoritaires du pouvoir. Déjà, en prenant d'utiles précautions pour que le déplacement d'office ne soit pas ar* bitraire, en recommandant l'intervention préventive des chefs pour apaiser les conflits, en établissant le droit pour les instituteurs de se faire défendre par le bureau de leur «Amicale », M. Aristide Briand a évité bien des malentendus et singulièrement accru la sécurité de chacun:...