Extrait du journal

comme nous l'avons rappelé. Il ne devait guère survivre, en tant que journal d'opinion, à la révolution de 1848. Et la petite presse d'opposition à l'Empire, brimée, accablée sous les amendes, n'eut pas, aux débuts du règne de Napoléon III, ce qu'on pourrait appeler un « caractère de parti ». Les hommes du groupe la Commune, fondé par Félix Pyat, ceux du comité Révolution, inspirés par Ledru-Rollin, ne pratiquaient leur propagande républicaine que par des brochures. C'est à partir de 1863 que commencent à paraître dans des journaux satiriques, fort timides au demeurant, le Charivari, le Nain Jaune, et dans le Figaro, de Villemessant, des articles sarcastiques d'Henri Rochefort, de Lockroy, de Peyrat, de Morin. Ulbach allait bientôt publier la Cloche, en petits fascicules, semblables à ceux de la Lanterne, Lancée le 1er mai 1868 par Rochefort avec sa fameuse première phrase : « Il y a en France trente-six millions de sujets, sans .compter ceux de mécontentement. » Mais dans ces feuilles « littéraires et politiques » où collaboraient des légitimistes, voire même des orléanistes, les persiflages étaient d'une ironie si fine qu'on la saisissait seulement dans les milieux intellectuels ou mondains, du quartier latin, ou des salons artistiques....