Extrait du journal

Je n'ai pas ch'angé une bougie, pas eu un, raté de carburation et ma consommation est; tellement ridicule que je peux me permettre : de l'enrichir à loisir pour le plus grand bien de mes soupapes. Ma première étape a été la plus dure. Après lé décollage assez pénible de Villacoublay, je me éuis trouvé-en pleine: brume. J'ai voflé à 50 mètres jusqu'à Châlonssur-Marne, où j'ai trouvé un trou. Là, à 1.500 mètres d'altitude jusqu'à Munich. Pluie diluvienne transformée en brume et neige jusqu'au delà de Vienne. Trois heures de pluie continue; puis, de Vienne à Budapest, veut debout, brume et pluie. J'ai passé Budapest, où j'ai vu qu'on m'attendait, et me suis lancé en Hongrie. Tout le pays inondé rendant la, lecture de la carte impossible. Heureusement, j'ai reconnu Szolnok (où j'étais avec Gonin) au moment où je m'apprêtais à rebrousser chemin. On m'a encouragé et, à 17 heures, j'étaifi à Budapest, d'où j'ai décollé le lendemain avec beaucoup de peine. Voyage sans histoire jusqu'à Alep. Très bien reçu par OUvain, un camarade de Verdun; mais, samedi, quel terrible décollage j'ai cru la carrière de « Jacqueline b terminée, cinq fois j'ai essayé le départ dans le sol mou, terminant chaque fois en cheval de bois. La dernière' fois, j'ai joué le tout pour le tout en roulant le manche sur le ventre pour soulager les roues. J'ai fait tout le terrain et je ne sais par quel miracle j'ai évité la bûche. Pour tout' arranger, tempe épouvantable en Mésopotamie. Des remous terribles, vents de sable, toute la lyre. J'ai dû atterrir à Bagdad. TJà, le plus beau terrain du monde et une réception chaleureuse par la 8e escadrille. Le lendemain, départ admirable, après avoir changé: un pneu, dont le talon s'était coupé dans les: chevaux de bois d'Alep, Bagdad-Bouchir : deux heures au-dessus des marais. Bonne réception et ravitaillement à Bouchir....