Extrait du journal

Nous sommes encore, je l'espère du moins, quelques-uns qui nous souvenons des pigeons du siège de 1870. II n'est pas question, bien entendu, de pigeons que nous mettions aux petits pois ou que nous bardions de lard. Lard, petits pois et pigeons étaient, en ces jours sinistres, d'une rareté excessive. On rencontrait encore par-ci par-là, aux coins des rues, des étalages en plein vent où se balançaient les tristes débris de pauvres roquets sacrifiés à l'universelle faim, mais de pigeons point. Quand un œuf valait cent sous, et un boisseau d'oignons quatre-vingts francs, jugez de ce qu'aurait coûté le délicat volatile !...