Extrait du journal

une .attitude qui avait quelque chose d ecclésiastique, l'aspect un peu hérissé que lui 'donnaient sa barbiche satanique et ses sourcils broussailleux n'en faisait que mieux ressortir la bonté qui émanait do tout son visage. Un sourire ingénu s'épanouissait sur toutes ses rides, et le franc regard de ses yeux gris, malicieux et clairs, mettait tout de suite en confiance. Homow d'intérieur avant tout, il n'avait rien de ces « m'as-tu-vu » de la politique, qui ne songent qu'à faire leur apologie ou à servir Jours ambitions. Le culte du pays natal l'amour de sa famille étaient ses deux grandes prédilections, ses sujets préférés de conversation. A 80 ans passés, il écrivait des articles dans la presse pour payer le prix d'un voyage dans le. Tarn, au pied de ce Sidobre qu'il aimait à décrire, ou pour offrir d'agréables vacances à ses petits-enfants, dont les succès scolaires l'enorgueillissaient beaucoup plus que ses propres triomphes politiques. Bien loin de s'étonner ou de se vanter d'être resté si: pauvre, il ne songeait qu'à remercier les directeurs de journaux qui lui procuraient, en accueillant sa prose, la bonne aubaine de ces quelques centaines de francs. Ce n'était d'ailleurs pas là qu'il situait son amour-propre d'auteur, mais dans ses talents de poète....