Extrait du journal

D ASPECT le moins avoué, mais le plus préoccupant de la crise qui ravage aujourd’hui le monde, est que son développement échappe à l’action des procédés ordinaires de la politique. Elle déborde les gouvernements, le cadre de leurs habitudes et le champ de leurs prévisions, comme les façons de penser ou de réagir de leurs conseillers naturels. Elle apparaît « mondiale », du fait que, peu à peu, toutes les parties du monde sont devenues économiquement solidaires. Or, si l’ampleur nouvelle des échanges nous a familiarisés, depuis quelques années, avec le concept d’une économie universelle, personne, en revanche, n’a la moindre idée de ce que pourrait être une politique « mondiale », personne même n’imagine encore qu’une telle politique puisse exister....