Extrait du journal

On assure qu’en ce moment les amis personnels de M. Grévy travaillent souterrassement pour faire échouer le Congrès. Jamais, nous l’avons indiqué dans plusieurs articles au cours de cette crise, M. Grévy n’a perdu tout espoir de conserver le pouvoir. Il voit plus loin que l’échéance mensuelle qu’on lui reproche plaisamment. Il joue, une partie désespérée, avec mauvais jeu; il a déjà perdu la première manche, il compte toujours sur les fautes de ses adversaires pour lui faire reprendre l'avantage et équilibrer ses chances. Acculé au Message et à la démission, il a traîné le plus qu’il a pu les choses en longueur afin d’obtenir de l’énervement du Parlement une sorte de revenez-y en sa faveur, ou du moins d’apaisement confinant à l’indifférence. Par sa résistance opiniâtre, par ses délais, ses atermoiements, le président sortant, qui ne peut se résigner à devenir le président sorti, a cherché à produire un revirement en sa faveur. Il a compté sur les divisions intestines, sur les querelles de partis, sur les compétitions irritées,sur la propagande violente faite contre certains candidats. Il aurait pu prolonger davantage cette crise qu’il eût encore bénéficié de la confusion générale. Plus l’incertitude a duré entre les divers candidats, plus on a vu se répandre les attaques...