Extrait du journal

Malgré les vacances, les portes du Palais-Biurbon et du Luxembourg restent ouvertes. Quelques parlementaires vont et viennent; il est bien rare qu'une journée se passe sans qu’une demi-douzaine de députés ou de sénateurs, parfois davantage, ne traversent les couloirs pour prendre leur courrier ou pour se documenter à la bibliothèque. Ceux-la bavardent avec les confrères qui hantent ce*-lieux; on échange des impressions; on se communique des informations. A ces habitués s’ajoutent les touristes. Jadis de nombreux provinciaux écoutaient avec attention et respect les explications du personnel du Palais. Ils posaient des questions, s’intéressaient aux bancs où siègent leurs représentants. Avec bonne grâce, huissiers et gardiens donnaient les renseignements demandés et en retiraient quelbues avantages. Huissiers et gardiens estiment, aujourd’hui, que le nombre de ces curieux est quatre à cinq fois moindre qu’avant-guerre. Ils en déduisent, non sans une apparence de logique, que le pays se désintéresse du régime et que, sur ce point tout au moins, le diagnostic des journaux d’opposition se trouve vérifié....