Extrait du journal

Georges, ayant embrassé son oncle, remonta le boulevard, tout seul, la bride sur le cou". Il était enfin un homme et il fallait se méfier des « petites filles ». Tout était là ! Une justice à lui rendre, c’est qu’il n’accorda pas grande attention à celles qui so pavanaient autour de lui, peintes et plâtrées. Mais devant le bureau d’omnibus où il venait de prendre son numéro pour i’Odèon, il remarqua une jeune blonde, vraiment fraîche et jolie, vêtue comme une ouvrière. Elle attendait comme lui l’omnibus. Quelques gouttes commençant à tomber, Georges lui offrit d’attendre sous le même parapluie, et lui demanda « son.petit nom ». Elle s’appelait Célestine et demeurait aux Balignolles. Elle n’était pas précisément timide, et ses grands yeux clairs vous regardaient bien en face; mais de subites chaleurs roses lui enflammaient souvent les joues; elle se détournait alors un peu, avec un joli mouvement de pudeur coquette. Le timbre de sa voix était d’une douceur extraordinaire. Invisiblement attiré, fou de joie de sa rencontre, ayant déjà oublié les recommandations de son oncle, Georges...