Extrait du journal

Le premier coup d'œil ne révèle à la réflexion que la similitude de ces deux être . La femme, ainsi que l'homme, a une ame immortelle. Comme lui , elle possède les dons de i'intelliÇ.ence , du corps et du cœur ; h elle aussi bien qu’à lui appartiennent le sentiment du bien , le sentiment du beau et le sentiment religieux. Où donc réside la différence? Est-ce que toutes ces facultés se rencontrent, en effet. chez la femme , mais plus faibles? ou plutôt ne serait-ce pas que b- partage , inégal pour tous les deux , laisse la supériorité à l'homme sur quelques points, et fait dominer la femme sur quelques autres? 1 oui le problème porte sur cet objet. La première supposition, en effet, proclame sans appel l’infériorité féminine : mais s: la vérité se troc- e daims la seconde hypothèse , la cause de l’égalité peut entrer en lice et avoir ses chances île vaincre. Le long asservissement de la femme lie constate lui même qu'une chose,< est que le monde jusqu ici a eu plus de besoin des qualités dominantes de l'homme, et que son heure à elle n'était pas venue ! encore. Or, de ce qu’elle n'est pas venue. on ne petit pas conclure qu'elle ne doit pas venir. Combien de siècles a-t-il fallu pour produire cette simple maxime de bon sens : Tous les Français sont égaux devant la loi ! Le tardif avènement d'une idée, loin de prouver son inutilité ou son injustice, plaide donc souvent pour sa grand -tir ; les principes de liberté , de charité , de fraternité, sont tous 'les principes modernes , et la f< mme vaut d autant plus peut-être que sa cause n'a pas encore triomphé....