Extrait du journal

L’acte du jardin commence sur des modulations graves d’instruments à corde qui contraste avec l’allure joyeuse et ironique des scènes suivantes. Faust se promène avec Marguerite et Méphistophélès pour servir son amour, fait la cour à sa suivante Marthe. Ici encore le souvenir de Gounod nous assiège. Celui de Goethe aussi ne doit pas être omis et Boïto m’a paru mieux rendre le fond néfaste et railleur de ces amours issues de la volonté de Méphistophèlès. La déclaration amoureuse psalmodie sur un air tendre, et dans l’accompagnement on entend ricaner le sarcasme diabolique. Cette impression complexe est soulignée par le duo de Méphistophèlès et va s’accentuant jusqu'à son paroxysme, au quatuor amoureux dont le refrain impitoyablement railleur donne le frisson. Le quatuor dans sa forme rythmique peut rappeler celui de Rigoletto, mais certes il a été inspiré par un souffle vigoureux qui est bien à l’auteur....