Extrait du journal

Par moments la lutte prenait des proportions grandioses. Le capitaliste s’obstinait. Il perdait cent mille francs, un million, pour réduire le travailleur à l’obéissance. Les travailleurs s’obstinaient de leur côté. La misère devenait affreuse, hideuse. La mère présentait à l’enfant son sein tari. Les pères, la faim peinte sur le visage, rôdaient dans les rues, les bras ballants. Avec un stoïcisme digne d’une meilleure cause, ils passaient à côté des magasins regorgeant de marchandises, des hôtels somptueux de leurs patrons, des caresses magnifiques, sans toucher aux richesses, sans même jeter à la face de leurs exploiteurs un morceau de boue ramassé dans la rue....