Extrait du journal

11 parait que les jeunes réactionnaires qui écrivent les romans à la mode et constituent l’école littéraire de l’avenir sont maintenant pessimistes. Depuis trois ou quatre mois environ, ces intéressants produits de la culture bourgeoise épanchent leur tristesse dans le sein de respectables journaux qui discutent gravement la question et cherchent quels moyens on pourrait bien employer pour ramener le "calme dans ces pauvre- âmes. La maladie morale de ces adolescents est en effet navrante. Mais après tout, quelles raisons ces jeunes premiers de la littérature peuvent-ils bien avoir de se dire pessimistes? Est-ce que jamais la classe à laquelle ils appartiennent a été plus gorgée de biens, d’honneurs et de puissance ? N’entai pas tout ce qui peut rendre l’existence heureuse et, en présence de l’effroyable misère qui pèse sur les Casses laborieuses, ne devraient-ils pas être satisfaits de s être donné a peine de naître pour jouir de tous les biens aue l’organisation sociale actuelle leur a dévolus ?...