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Le Révolté, 19 juin 1886

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Le Révolté
19 juin 1886


Extrait du journal

Commençons par les gens qui émargent au budget, tous, comme on le sait, en proportion inverse de la besogne qu’ils font. Inutile d’exposer longtemps le cas de ces gens là. La bourse commune est à leur disposition; de par la sainte routine, il est entendu que la fortune publique est 'a eux et que c'est pure générosité de leur part s’ils veulent bien en laisser un peu pour le restant des mortels. Maintenant leur revenu ne se fixe plus en apparence par le caprice pur : on y met quelques formes, mais ces formes ne sont bonnes qu’à tromper les sots, puisque les gens qui auront à puiser dans les sac sont ceux qui en tiennent les cordons. Un tel, qui s’appelle Bonaparte, s’octroie trente millions par an, soit 80 000 francs par jour, et décrète que ses amis, par ordre hiérarchique, auront chacun sa part du budget. En même temps la bande de coquins décide que le travailleur paiera tant de centimes par blouse qu’il se mettra sur le dos, tant d’autres centimes par morceau de pain qu’il se mettra sous la dent. Ce n’est pas plus malin que ça. Dans toute cette affaire, où est la propriété privée ? Je ne vois que la propriété publique mise au pillage....
Révolté

À propos

Le Révolté est un journal à tendance anarchocommuniste fondé notamment par Pierre Kropotkine et François Dumartheray à Genève en février 1879. En 1884, la publication s’installe rue Mouffetard, à Paris. Elle est sous la direction de Jean Grave depuis 1883, ce dernier fera participer Élisée Reclus. Initialement un bimensuel, le journal devient un hebdomadaire à partir de mai 1886. Il est un des principaux organes doctrinaux de la mouvance anarchiste de la fin du XIXe siècle. En 1887, il prend le nom La Révolte et disparaît en 1894 à la suite des lois scélérates.

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Données de classification
  • buonaparte
  • marquis de carabas
  • france
  • bonaparte
  • chine