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Le Sémaphore de Marseille, 2 septembre 1842

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Le Sémaphore de Marseille
2 septembre 1842


Extrait du journal

lu Lecteur de .71. tl’lofé. III (1). Guillaume avait, malheureusement, une foi inébranlable dans M drfé ; celte foi, profondément enracinée « h-z lui, l’aurait rassuré si, moins prévenu, il eût cherche à donner aux soupirs extatiques et aux longs regards de la baronne de Vins , une interprétation naturelle. Dans sa naïveté sentimentale, (C logicien excentrique remerciait au contraire le hasard qui lui avait fait rencontrer une lectrice, une élève de M. d’LTfé , avec laquelle il pouvait, sans avoir à redouter un dénouement héroïque , où son tueur aurait été m:s à une difficile épreuve, parcourir les sinuosités du fleuve du Tmdre. Tout s’arrangeait à merveille dans sa tète : avec la ibère, des sentiments alambiqués . des pavoisons purement spirituelles , (les thèses amoureuses ; avec la ville , la douce perspective d’une union pleine d’adorables félicités ! Les choses prenaient une excellente tournure. Mme de Vins a cherché longtemps un interlocuteur, un écho aux éternels soliloques de son urne, pensait Guillaume, nourrie de belles lectures, doucement exaltée par de séduisantes peintures bucoliques, elle n’a pu jusqu’à présent prononcer les noms d’Artémisc, de Céladon , d’Amadis , d’Euryl ts, sans s’exposer aux grossières plaisanteries d’un mari chasseur et brutal. Elle m’a vu , elle m’a entendu , continuait à se dire le jeune Banquier; rand langage si différent de celui qui retentit journellement à ses oreilles, a enchanté son oreille et ravi son esprit ; avec quelle joie me choisira-t-elle pour son gendre, de préférence à tant de gens incapables de tenir d’aussi beaux discours que moi î Cependant, je ne sais quelle vague crainte, dont il ne se rendait pas bien compte, arrêtait sur les lèvres de Guillaume l’aveu de l'amour sincère que Louise lui avait inspiré. Souvent cet aveu allait lui échapper au milieu de ses conversations sentimentales avec la baronne, mais soit timidité, soit appréhension, il renvoyait à un autre jour sa demandé parfaitement matrimoniale. Peut-être , ce mot de mariage qui serait arrivé à la suite d’une thèse sur le parfait amour, lui paraissait-il dénaturé à compromettre trop vite la réputation céladonieuue qu’il s’était imprudemment faite? En attendant, il ne pouvait se décider , malgré les ng-irds et les soupirs de la baronne, à sortir de la rade du village des Billets-Doux ; un de ses billets s’exprimait ainsi :...
Le Sémaphore de Marseille (1827-1944)

À propos

Fondé en 1827 par les imprimeurs Joseph-François Feissat et Pierre Alexandre-Henri Demonchy, Le Sémaphore de Marseille est le plus ancien journal de Marseille et reçut notamment la contribution d’Émile Zola, qui en était le correspondant parisien. À l’origine généraliste, Le Sémaphore de Marseille se spécialise progressivement dans l’actualité maritime. Le quotidien disparait à la Libération.
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