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Le Sémaphore de Marseille, 14 juillet 1861

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Le Sémaphore de Marseille
14 juillet 1861


Extrait du journal

&AHSEILLE. Nos feuilles officieuses ne prosescent pas uue sympathie bien vive pour les instituions ons libres ce la grande république américaine. Il n’y a pas lieu de s’en étonner. Les sentiments qu’elles manifestent h ce sujet sont conformes à leur position et à leurs doctrines politiques, et ce serait trop exiger d'elles que d attendre de leur part l’expression d un regret à 1 occasion de la guerre civile qui s’engage entre le Nord et le Sud. Il n’y a donc rien de surprenant à voir le Puys, le Constitutionnel, la Pair ii et même VOpinion Nationale annoncer la ruine des Etats-Unis et se réjouir de la crise présente, en attendant uue catastrophe qr* peut-être n’est pas aussi prochaine que le supposent ces feuilles. Le public sait trèsbien que ce n’est pas dans leurs colonnes qu'il pourrait trouver des appréciations favorables à l’œuvre fondée par Wasbingfon sur les principes de la justice et de la dignité humaine; et les amis de !a liberté, à la nouvelle du déchirement qui vient de se produire aux Etais-Uuis, pressentaient les chants de triomphe de leurs adversaires. Ils pouvaient d’avance indiquer non seulement la satisfaction que leur inspireraient des faits déplorables sous tous les rapports , mais encore le tour qu’ils donneraient à leurs articles. Qui ne tentait, en effet, qu’on allait s’écrier que la chute de la démocratie américaine ne devait guère surprendre que les esprits superficiels, peu habitués à pénétrer au fond des questions, et que M.de Tocqueville, par exemple, parmi ceux qui considéraient les institutions des Etats-Unis comme un des chefsd’œuvre de 1 esprit humain, une des plus belles conquêtes politiques de l’esprit moderne, était un pauvre homme. C’est, en effet, ce que 11. Crânien de Cassagnac et M. Guéroult disaient à peu près dans les mêmes termes, ces jours derniers, joyeusement d accord sur ce point essentiel, que les tristes incidents dont l’Union est le théâtre, ont, à leurs yeux, le stérile de faire justice des vaines théories qui ont séduit certains penseurs indécis et mélancoliques....
Le Sémaphore de Marseille (1827-1944)

À propos

Fondé en 1827 par les imprimeurs Joseph-François Feissat et Pierre Alexandre-Henri Demonchy, Le Sémaphore de Marseille est le plus ancien journal de Marseille et reçut notamment la contribution d’Émile Zola, qui en était le correspondant parisien. À l’origine généraliste, Le Sémaphore de Marseille se spécialise progressivement dans l’actualité maritime. Le quotidien disparait à la Libération.
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