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Le Siècle, 1 janvier 1888

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Le Siècle
1 janvier 1888


Extrait du journal

l'Assemblée nationale réunie à Ver- , sailles. Il existe un parti anarchiste qui fait des appels incessants à la violence et • refuse de s'incliner devant les verdicts : de la volonté nationale. . On a vu paraître des programmes socialistes, signés de députés, qui préco nisent les moyens révolutionnaires pour réaliser certaines réformes. S'il y a pour la République un péril, éloigné ou prochain, nous disons qu'il est là. Les partisans de la violence croient peut-être préparer des réfor mes ; ils ne préparent, sciemment ou non, que la dictature ou la monar chie. . ; La République est acceptée par l'im mense majorité du pays parce qu'elle : rend les révolutions inutiles, parce qu'il est entendu que le bulletin de vote supprime les barricades et les coups de fusil, parce qu'il n'est plus besoin d'em ployer la force pour faire prévaloir les arrêts de là volonté nationale. Détruire cette idée dans l'esprit des populations, leur faire entrevoir que la République aura ses émeutes et ses révolutions comme la monarchie, c'est ôter follement aux institutions actuel les ce qui est une de leurs forces et peutêtre leur vertu capitale aux yeux du pays, c'est rabaisser la République au niveau de la monarchie. Les partisans de la force sont une mi norité dans le parti , républicain. Les intransigeants les désavouent. M. Cle menceau s'est séparé d'eux publique ment dans son discours de Toulon. Son journal s'est prononcé avec une énergie remarquée contre les utopies du groupe : socialiste de la Chambre et contre le manifeste des socialistes de l'Hôtel de Ville. \ La ligne de démarcation est donc tracée. j A tous, les républicains clairvoyants de la maintenir et de l'accentuer pour que le pays ne puisse jamais envelopper la République dans la répulsion que les révolutionnaires lui inspirent. Il faut qu'il n'existe aucun doute dans l'esprit du plus ignorant des électeurs : les réformes seront l'œuvre du suffrage 'universel librement consulté. Celui qui fait appel à la violence quand ■il a la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté de vote, est un fou qui prétend soumettre la majorité aux caprices de la minorité, ou un criminel qui prépare les voies à la tyrannie. Le devoir des républicains est de le dénoncor à l'opinion publique. Le devoir du gouvernement est. de l'obliger au respect de la loi. Adolphe Michel. / .......

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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