PRÉCÉDENT

Le Siècle, 2 avril 1878

SUIVANT

URL invalide

Le Siècle
2 avril 1878


Extrait du journal

Il n'acheva pas et détourna les yeux de vant mon regard interrogateur. — Mattia, réponds-moi en toute sincérité, franchement, sans ménagement pour moi, sans peur ; tu ne dormais pas cette nuit ? tu as vu ? Il tint ses yeux baissés, et d'une voix étouffée : ; — Je ne dormais pas, dit-il. — Qu'às-tu vu ? — Tout. — Et tu as compris? — Que ceux qui vendaient ces - marchan dises ne les avaient pas achetées. Ton père les a grondés d'avoir frappé à la porte de la remise et non à celle de la maison ; ils ont répondu qu'ils étaient guettés par les policemen. —r Tu vois donc bien qu'il faut que tu par tes, lui dis-je. — S'il faut que je parte, il faut que tu partes aussi, cela n'est pas plus utile pour l'un que pour l'autre. — Quand je t'ai demandé de m'accompagner,-je croyais, d'après ce que m'avait dit mère Barberin, et aussi d'après mes rêves, que ma famille pourrait nous faire instruire tous les deux, et que nous nè nous sépa rerions pas ; mais les choses ne sont pas ainsi, le rêve ' était... un rêve ; il faut donc que nous nous séparions. — Jamais! -Ecoute-moi bien, comprends-moi, et n'ajoute pas à mon chagrin : Si à Paris nous avions rencontré Garofoli, et si celui-ci t'a vait repris, tu n'aurais pas voulu, n'est-ce pas, que je restasse avec toi, et ce que je te dis en ce moment, tu me l'aurais dit. Il ne répondit pas. — Est-ce vrai ? dis-moi si c'est vrai. Après un moment de réflexion il parla : — A ton tour écoute-mai, dit-il, écoutemoi bien : quand, à Chavanon, tu m'as parlé de ta famille qui te cherchait, cela m'a fait un grand chagrin ; j'aurais dû être heureux de savoir que tu allais retrouver tes parents, j'ai été au contraire fâché. Au lieu de penser à ta joie et à ton bonheur, je n'ai pensé qu'à moi : je me suis dit que tu aurais des frères èt des sœurs que tu aimerais com*ae tu m'ai mais, plus que moi peut-être, des frères et des sœurs riches, bien élevés, instruits, des...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

En savoir plus
Données de classification
  • hornby
  • gathorne
  • de belcastel
  • lucea
  • lavignère
  • d'arjuzon
  • garofoli
  • hector mâlot
  • a. leza
  • labordère
  • londres
  • france
  • paris
  • berlin
  • vienne
  • angleterre
  • driscoll
  • autriche
  • breteuil
  • russie
  • chambre des communes
  • armée russe
  • m. b
  • krupp
  • la république
  • comité de dijon
  • iss
  • siècle