Extrait du journal

d'un ton bon enfant, qu'il forme, lui aussi, les vœux les plus sincères pour que M. d'Apponyi vivo longtemps. Mais ces paroles h ont pas le don de calmer la foule. Soudain, une voix retentit : — Il y a de la police dans les tribunes. Tous les regards se dirigent vers les galeries, où les assistants ont tous l'air de prendre pour eux ce qui vient d'être dit. Le président fait signe à un per sonnage, avec lequel il s'entretieut. Quelques instants après, on voit trois messieurs se lever à la tribune et s'éloigner au milieu des huées et des cris d'indigna tion. M. de Tisza, qui s'est également approché du président, annonce que l'administration de la police avait, sans en prévenir le bureau, envoyé trois de ces agents, pour le service d'ordre, on prévision de l'en combrement des tribunes. jdln toute autre occasion, un pareil épisode eût excité dans l'auditoire une hilarité qui eût peut-être eu pour effet de désarmer les combattants. Mais le rire n'est pas dans l'air. Le tumulte s'accroît du fait de cet incident, et c'est dans un véritable déchaîne ment de colères et d'acclamations que les membres de l'un et de l'autre parti font la conduite à leurs chefs. Demain, M. Ugron doit parler. On peut s'attendre à une forte bourrasque, car le leader de l'extrême gauche se fait remarquer par son exaltation, même en temps normal....