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Le Siècle, 2 mai 1894

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Le Siècle
2 mai 1894


Extrait du journal

LE r MAI La « grande fête du travail # aurait-elle vécu ? C'est ce qu'il serait permis de croire eu voyant le calme des grandes artères pari* siennes au milieu desquelles les voitures évo.luent, les passants circulent se rendant à leurs affaires ou à leurs plaisirs sans paraître se soucier autrement des revendications pro létariennes menaçantes et de la journée de huit heures. La mode n'est plus au premier Mai ; la matinée, la journée et la soirée d'hier se sont écoulées au milieu de l'indifférence générale. Les mesures d'ordre Contrairement à ce qui avait lieu les année» précédentes, il n'a pas été demandé de troupes aux garnisons de province. La garnison de Paris est tout entière consignée et dans les différentes casernes, les Boldats sont équipés et attendent dans la cour, l'arme au pied, prêts & partir & la première alerte. Les brigades de réserve sont massées dans les mairies ; les commissaires de police restent en permanence à leur poste et*les commis saires divisionnairés sont disséminés, sur tous les points où l'on craint des manifestations. Une consigne sévère est donnée : on ne to lère ni cris, ni attroupements, ni emblèmes révolutionnaires. Au ministère de l'intérieur et & l'Elysée,dea escouades de gardiens de la paix et d'agents delà sûreté ont été concentrées dans la ma tinée. Elles n'ont pas eu & se montrer jusqu'à présent. ; ' Un service de surveillance a été organisé dans toutes les gares des environs de Paris de la ceinture et de la banlieue. Des mesures spéciales ont été prises dans les alentours du Palais-Bourbon en prévision de la venue probable de délégations. Aux deux extrémités du pont de la Concorde de nombreux agentB sont massés sous les ordres de leurs officiers de paix. Le station nement est interdit. M. Lépine en personne surveilla ses subordonnés ; il a passé la plus grande partie de l'après-midi sur la place de la Concorde en compagnie de MM. Clément et Cueille. Le jardin des Tuileries a été fermé & neuf heures du matin. 400 gardes républicains & pied et la 4« compagnie de réserve l'ocoupent. M. de la Londe, commissaire de police delà rue du Mont-Thabor s'y tient en permamence. La matinée La matinée a été essentiellement pacifique et indifférente dans tous les quartiers. Très peu d'ateli6rs ont interrompu leur travail; & peine si quelques magasins sont fermés dans les quartiers populaires. L'aspect eBt absolu ment normal et les Trois-Huit ne paraissent pas avoir le don de passionner les masses. Les boulevards ont conservé leur physiono mie habituelle. Quelques camelots crient les « Trois-Huit » et « la Manifestation du l

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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