Extrait du journal

Le Palais a célébré hier soir le vingt-cinquième anniversaire de l'en trée des femmes au barreau... Les vaillantes qui constituèrent la première vague d'assaut ont été fêtées par leurs cadettes qui n'eurent qu'à occuper les positions. C'est justice. Dieu ! que de railleries n'ont-elles pas endurées, les dames du Palais, qui avaient l'audace de mettre une robe sur leur robe, et de défendre la veuve et l'orphelin. Les plus indulgentes di saient ironiquement que ce métier leur convenait assez et que leur bavardage naturel trouverait sa place dans les prétoires. ' Grosse erreur ! Les avocates qui ont réussi et. elles sont nombreuses — doivent leur succès non à ce qu'elles parlent facilement, mais à ce qu'elles dirigent leur parole. La sobriété, la netteté, la nervosité même gont leurs principales qualités, et nus jeunes « maîtres » ne sont pas toujours très tendres pour l'éloquence fleurie et les périodes balancées des vieux ténors du barreau. Plût au ciel que les. femmes entras sent à la Chambre ! Sans doute les hommes auraient honte de se montrer plus bavards qu'une troupe de lavan dières, et de discuter jour et nuit, en présence de leurs collègues féminins, silencieux sur leurs bancs. Vous dites qu'elles ne compren draient rien aux beautés de la finance, qu'elles confopdraient la caisse d'a mortissement, le plafond des avances et celui de la circulation ? Tant mieux ! Elles se garderaient du moins, 011 peut l'espérer, de se donner* l'air d'y entendre quelque chose. Et le budget serait peut-ctre volé... à Pâques. .. 5..,, 'Il Pierre Audiat,...