Extrait du journal
Jouffroy, désirant profiter de l'occasion bien rare où il voyait sa femme disposée à le soutenir et à partager enfin ses appréhénsions pour l'avenir de leur fiile, appréhensions de plus en plus vivès pour lui, mais dont, jusqu'alors, il n'avait osé parler, tant il craignait de se trouver en désac cord avec madame jouffroy. — Mon cher beau-père, — reprit le comte,— vous avez, dites-vous, une question à m'-adresser ? — Qui; mon gendre : je voudrais savoir, hum... hum... savoir un peu l'état de vos affaires... et de la fortune de ma fille.., hum, hum... Vous dépensez énormément d'argent, et il me semble, mon gendre... hum, hum... que vous allez un peu vite. —. Mon cher beau-père, tout ce que je peux vous ré pondre à ce sujet, c'est. que vous n'avez aucune espèce d'inquiétude à avoir. , ~ — J'espère que voici une réponse péremptoire,—ajouta le marquis en prenant son tabac, — péremptoire et des plus rassurantes. . , — Allons donc ! — s'écria madame Jouffroy, — vous et votre neveu, vous, vous entendez comme des larrons en foire! ' — Bellédame, cette comparaison de larrons en foire est un peu... — Tant pis si elle vous blesse f mon mari et moi, nous voulons des preuves et non des mots, entendez-vous, mon sieur mon gendre I oui, nous voulons connaître votre pas sif et votre actif. Oh ! il n'y a pas à nous tromper: je sais les affaires, moi ! vous' aurez donc à nous justifier vos dé penses depuis votre mariage, à livres, sous et deniers. — Madame, je suis d'âgé à n'avoir plus besoin do tu telle. i— Parbleu ! mon neveu est suffisamment émancipé, j'i magine 1 • — Je gère ma^fortune et celle de ma femme ainsi qu'il me convient,—poursuivit lë comte;— personne n'a le droit de se mêler de cette gestion. ' — C'est un peu fort! — s'écria madame Jouffroy. — Quoi ! nous aurons donné huit cent mille francs de dot à notre fille, et nous n'aurions pas le droit d'exiger que vous nous en rendiez compte ! < — Moralement, oui ; matériellement,, non, madame, et je Vous en rends compte moralement en vous disant, et j'ai le droit d'être cru, que vous ne devez avoir aucune in quiétude au sujet de notre situation de fortune. ,r— C'est clair. Que diable pouvez-vous exiger de plus de mon neveu? '...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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