Extrait du journal

l'acte le plus sage et le plus politique en se réunissant hier pour prendre d'un com mun accord une résolution ainsi conçue : ■ La. réunion des trois groupes de la gauche, -considérant que depuis le vote, du 28 février, le pays réclame avec une juste impatience la mise 1 en œuvre de la constitution; qu'il y a là un in térêt général qui s'impose au patriotisme de tous les partis; Considérant que l'ordre du jour de l'assem blée, réduit au vote des lois nécessaires, peut être épuisé vers le milieu d'août; qu'il suffit pour cela de ne pas encombrer la discussion d'amendements et de dis ours multipliés, re commande aux membres des trois groupes la plus grande réserve à cet égard et charge les' bureaux de s'entendre avec le gouvernement, le président de l'assemblée et les autres, réunions parlementaires, pour fixer l'époque des élections sénatoriales et celle de la dissolution. Ainsi personne n'est laissé à l'écart; tout le monde, au contraire, est appelé par les trois gauches à concourir à ce grand acte de îa dissolution, qui doit être un acte de sagesse et de patriotisme. Per sonne n'est oublié, disons-nous; aucun parti n'est dédaigné! Ajoutons qu'au cun n'est opprimé ni violenté dans sa' conscience. Si les groupes de gauche dictent en effet à leurs membres des devoirs, comme c'est bien dans leur droit, et s'ils ont pris le,parti de se tracer à eux-mêmes une li gne de conduite inflexible, ils n'ont d'au tre dessein vis-à-vis des autres fractions de l'assemblée que de les inviter à exa miner mûrement ce qu'il :est bon. et ce "qu'il eslr temps de faire pour le bien du .pays. Après tant de témoignages de mo dération, les républicains n'en pouvaient pas donner un nouveau qui leur fît plus d'honneur devant le pays. La dissolution devient par cette conduite un produit de la concorde et de l'union des volontés, et non pas un produit du désarroi et de l'a narchie. La dissolution devient l'acte raisonné d'une assemblée qui comprend que son temps est fini et qui se retire avec dignité, qui rend ses pouvoirs au pays pour qu'il en fasse le meilleur usage possible et le mette en dépôt en des mains capables de le tenir et de le faire fructi fier. On ne pouvait pas donner à la dis solution de l'assemblée de 1871 un carac tère plus rassurant, plus honorable, et ce ne sera pas l'un des moindres mérites de la gauche de lui avoir imprimé ce cachet, déloyauté. On lit dans le Moniteur universel: On s'entretient beaucoup dans les divers groupes de l'assemblée, du voyage que M. 1<; vice-président du conseil vient de faire dans lu Midi, et on assure qu'il en revient fort impres sionné des opinions politiques émises devantlui par des personnes dont les Sentiments émi nemment conservateurs ne sauraient être soap • çonnées, et qui cependant n'auraient pas hésite à soutenir que la prompte dissolution et lu prompte mise à exécution de la constitution du 25 février seraient interprétées delà façon la plus favorable par les populations. On ajoute que, dans les conversations particulières qu'il a eues avec ses collègues du ministère et de la chambre, M. Buffet a fait de nombreuses allusions à o« détail, et qu'il s'est montré de plus en plus disposé à se rallier à toutes les mesures que la majorité croirait .devoir prendre pour rapprocher le moment des élections. Toutefois M. le vice-président du conseil au rait toujours fait remarquer qu'il n'appartenait pas au gouvernement de déposer -ni même do soutenir une demande qtielconqiie de dissolu tion, ce qui équivaudrait à signifier son congé à une assemblée souveraine, dont le gouverne ment n'est que le délégué. Maïs, sous cette ré serve, le gouvernement est prêt à s'accommo der de toute décision de l'assemblée fixant elle • même l'ordre et le terme de ses travaux....