Extrait du journal
, • ' GENRE (Fin).—PORTRAITS. 1 Il nous reste une dernière excursion à faire dans le domaine du gen re. Commençons par M. Wikemberg. Comment oublier M. Wikemberg, avec son tableau toujours le même, son hiver sempiternel?M. Wikem berg â peint avec talent sans aucun doute, une fois dans sa vie, un étang glacé, un traîneau, trois enfans au nez rougi par la bise, une chaumière et un chien jaune. Chaque année il prend son chien jaune, son traîneau, etc., il lés dispose différemment; ce qui était à gauche, il le met à droite et vice versa. Il peint chaque objet avec la couleur qu'il lui a donnée une fois pour toutes, et il expédie son cadre à l'exposition. Le jury reçoit ce tableau, Car pourquoi le refuserait-il telle année plu tôt que telle autre? le public passe indifférent, et la critique écrit que le talent de M. Wikemberg se soutient. Nous préférons une jovialité en style antique de M". Célestin Nanteuil, intitulée Dans les "Vignes. C'est une petite bacchanale, char mante fantaisie pleine de gaieté, et peinte avec une grande finesse de couleur. M. Nanteuil a tort de gaspiller son talent en vignettes et en liihographies de romances, œuvres fugitives qui épuisent et fatiguent les satures les mieux douées. -, • Nous voudrions, comme les années précédentes, n'avoir que des éloges à adresser à M. Jules de Haussy. Comment cet artiste, qui jusqu'ici nous avait donné dés preuves incontestables d'un gout sé vère et distingué , a-t-il pu exposer sa Pêche Miraculeuse? Sans doute il est permis d'avoir dans la vie d'artiste un moment de gai té, il ne faut pas faire sans cesse de la peinture de croque-mort; mais M. de Haussy rappelle de trop près M. Cham, le spirituel caricaturiste du Charivari, qui nous a montré M. de Verlpré commentant une pareille pêche. Toutefois, M. Jules -deJHàussy s'est trompé avec distinction et ,élégance. L'exécution de sa petite toile est parfaite, ses personnages sont d'un dessin correct, sévère, et d'une désinvolture ravissante. Le coloris lin et harmonieux ne laisse rien à désirer. - A la surface d'Un lac d'oïl s'élèvent des vapeurs transparentes, sous les rayons argentés de la lune, des wîilis dansent une ronde magique. La guirlande féminine, souple et gracieuse, déroule sa spirale au-des sus des plantes aquatiques et des nénuphars aux larges feuilles. Tel...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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