Extrait du journal
peut dire hardiment qu'une seconde, deux secondes peut-être après que l'individu est mort, cette vie qui était en lui existe encore intégralement dans toutes les parties de son corps et de sa tête séparés. Ceci sem ble une contradiction. Nous allons essayer de nous faire comprendre. Dans l'état de santé ordinaire, chacun sent ses mains, la plante de ses pieds repo sant sur le sol, le contact des vêtements ou des choses extérieures sur tous les points de son corps. En état de maladie, nous sen tons de même nos organes internes, comme le foie, les bronches, l'estomac, dont celui qui se porte bien ne soupçonne même pas l'existence sous sa chair. Mais quand nous ressentons de la sorte dans la main, dans l'estomac, dans la jambe une sensation ou une souffrance quelconque, c'est par suite d'une illusion que nous la plaçons dans nos organes, elle est en réalité dans le cerveau. Cette illusion est la même gue celle de l'individu qui a l'oreille appliquée à un cornet téléphonique et qui croit entendre la voix même de son correspondant, alors qu'aucun bruit n'a franchi en réalité la dis tance qui les sépare. Les sons de cette voix qu'on croit lointaine, se produisent dans l'instrument où on a l'oreille. De même les diverses parties de notre corps sont reliées par des fils de communication, à un coin encore inconnu, mais certainement très li mité de notre cerveau. Tous les nerfs du corps viennent y aboutir, comme tous les fils du réseau télégraphique français abou tissent dans une salle centrale au ministère des postes et télégraphes. Supposez maintenant une cause de des truction survenant dans cette salle, des va peurs d'acide, par exemple, qui s'y répanet qui rouillent les appareils, ou, pour pren dre une comparaison meilleure, supposons que nous sommes dans un pays de dyna mite et que la salle en question saute, voilà toutes les communications rompues et le ministère sans nouvelle aucune du dehors. La province entière pourra être à feu et à sang, détruite par les tremblements de terre ou engloutie sous les flots de l'Océan, on n'en saura rien. C'est exactement ce qui se passe chez le décapité. La décollation a pour résultat de...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
En savoir plus Données de classification - barthélémy sainthilaire
- léon say
- hély d'oissel
- lebaudy
- frédéric passy
- audiffred
- robin
- sappey
- laborde
- vulpian
- paris
- russie
- angleterre
- hanoï
- londres
- belfort
- france
- la loire
- loire
- montpellier
- parlement
- la république
- union postale universelle
- académie des sciences
- laboratoire de phy
- ecole de médecine
- dernière bande
- sociétés
- sénat