Extrait du journal
qu'on a perdu, le jour où on l'a perdu, puis que ce sont ces vêtements qui doivent le faire retrouver? — Jusqu'à ce que mon père ait répondu, ne fais pas de suppositions, je te prie. — Ce n'est pas moi* qui en fais, c'est toi qui dis qu'il peut avoir oublié. — Enfin, nous verrons. Ce n'était pas chose facile que de deman der à moi\ père de me dire comment -j'étais Vêtu lorsque je lui avais été volé. Si je lui avais posé cette question tout naïvement, sans arrière-pensée, rien n'aurait été plus simple; mais il n'en était pas ainsi, et c'é tait justement cette arrière-pensée, qui me rendait timide et hésitant. Enfin un jour qu'une pluie glaciale nous avait fait rentrèr de meilleure heure que de coutume, je pris mon courage, et je mis la conversation sur le sujet qui me causait de si poignantes angoisses. Au premier mot de ma question, mon père me regarda en face, en me fouillant des yeux, comme il en avait l'habitude lorsqu'il était blessé parce que je lui disais, mais je soutins son regard plus bravement que je ne l'avais espéré lorsque j'avais pensé à ce moment. Je crus qu'il allait se fâcher et je jettai un coup d'œil inquiet du côté de Mattia, qui noua écoutait sans en avoir l'air, pour le prendre à témoin de la maladresse qu'il m'avait fait risquer]; mais il n'en fut rien ; le premier mouvement de colère passé, il se mit à sourire ; il est vrai qu'il y avait quel que chose de dur et de cruel dans ce sou rire, mais enfin c'était bien un sourire. — Ge qui m'a le mieux servi pour te re trouver, dit-il, ç'a été la description des vê tements que tu portais au moment où tu nous a été volé : un,bonnet en dentelle, une brassière en toile garnie de dentelles, une couche et une robe en flanelle, des bas de laine, des chaussons en tricot, une pelisse capuchon en cachemire blanc brodé : j'avais beaucoup compté sur la marque de ton lin ge F, D., c'est-à-dire Francis Driscoll, qui est ton nom, mais cette marque avait été cou pée par celle qui t'avait volé et qui par cette précaution espérait bien empêcher qu'on te...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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