Extrait du journal

A MIDI Ah ! nous l'avons en dormant échappé belle ! Heureusement, nous apprenons l'existence du péril au moment ou il paraît conjuré. Et avec quel ménage ment pour nos nerfs la Commission des prix nous le revèle ! Brave Com mission des prix : c'est une mère pour nous : « Voyez, mes enfants, dit-elle, ça baisse, ça baisse plus vite que je ne le craignais; tenez, prenez, gogos, vous avez tout à gogo : le lait est pour rien, les restaurants , remplacent sur leurs cartes les 5 par les 2, les hôtels vous offrent des chambres à 10 fr... » Puis elle ajoute, avec une émotion pudi que : « Parmi les diverses questions soumises à son examen, la commis sion a particulièrement retenu celle des tarifs de transport dont les relève ments inopinés ne seraient point favo rables à la consolidation de la baissa des prix du détail. » Ah ! relèvement inopiné, que de cri mes on commet en ton nom ! Ainsi, nous étions à notre insu menacés d'un « relèvement inopiné » ; un beau matin au guichet, on nous aurait refait le coup de la majoration. Et pas seule ment à nous, à nos frères les meil leurs : les bœufs, les veaux et les co chons... Mais la Commission des prix veillait et tout entière elle opine contre le relèvement inopiné. Continuez, Madame, continuez. Ne vous contentez pas de tenir sur des positions où les infortunés consomma teurs durent se replier après la prise de la cote 240. Prenez l'offensive : la T.C.R.P. nous a indignement trompés quand elle nous a affirmé, l'été der nier, que le relèvement des tarifs dé pendait uniquement de la hausse de la livre, ou elle nous exploite indigne ment aujourd'hui en maintenant des tarifs usuraires. Et ne soyez pas, je vous en prie, si académique en votre style. Appelez donc un « relèvement inopiné » un coup en vache, et les circuits de la T.C.R.P. des tours de cochon. Pierre Audiat,...