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Le Siècle, 4 novembre 1885

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Le Siècle
4 novembre 1885


Extrait du journal

pour le conduire à la gare, je vais en don ner l'ordre sur-le-champ, et s'il sort d'ici aujourd'hui, il n'y rentrera plus jamais. Quoique ce fût une conversation à voix basse et qu'aucun des voisins ne pût l'en tendre, l'agent de change devina tout en regardant sa fille et son gendre. Aussi de vint-il modeste pour toute la journée. Le dîner touchait à sa fin, chacun avait beaucoup bu et mangé, — eu égard bien en tendu à la différence des âges et des sexes; on ne fit donc pas grande attention à cet incident, et M. Borel, l'avocat, porta un toast à son tour : « A toutes les jeunes demoiselles qui or naient de leur présence cette fête char mante, à celle d'abord dont le prochain mariage avec le brillant capitaine des chas seurs de Vincennes était l'occasion de cette réunion de concitoyens et d'amis, à made moiselle Athénaïs Beaugency ! » On trinqua fortement. On échangea les propos les plus agréables. Ceux qui étaient trop éloignés d'Athénaïs se contentèrent de féliciter le père Beaugency, brave homme, un peu appesanti par un dîner de trois heures où il n'avait pas chômé un seul instant, ne quittant sa fourchette que pour vider son verre. Enfin tout alla pour le mieux. Moïse lui-même fut modeste. Ayant voulu quitter la place le verre en main pour dire quelque chose d'agréable à Ja belle i fiancée et pour l'embrasser (car il était un pou gris^ sous prétexte d'attendrissement quasi paternel, il s'aperçut que Paolo le regardait venir avec des yeux pareils à deux pistolets chargés, et sentit que Felice le retenait par la manche en disant à demi- . voix : — Prenez garde à Paolo, papa beau-père ! Je vois qu'il n'est pas content de vous. Sur ce mot, Napoléon (Dulac) regagna sa *■ place sans regimber. On n'est jamais sûr de rien avec ces Corses. 'A suivre.i...

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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