Extrait du journal

LA CONVENTION POUR LE CANAL DE SUEZ Nous avons apprécié hier des documents publiés par le Livre Jaune relativement aux Nouvelles-Hébrides et aux îles Sous-le-Vent ; nous avons publié naguère la plupart des do cuments qui ont trait au canal de Suez ; nous pouvons par conséquent nous borner, pour ce dernier point, à des notes succinctes. On sait qu'une commission composée des représentants des grandes puissances s'était réunie à Paris en 1885 et avait élaboré un projet de convention; plusieurs points impor tants avaient été adoptés: mais, sur quelques autres, l'opposition décidée de l'Angleterre avait fait échouer ses travaux." M. de Freyci net, conformément aux vœux des puissances, reprit ces questions dans des pourparlers qu'il eut avec le gouvernement anglais; mais lord Salisbury et lord Rôsebery, successive ment renversés, ne purent les faire aboutir. La négociation ne reprit sérieusement entre les deux cabinets qu'à. l'avènement du cabi net Saslibury actuel et surtout quandM.Flourens arriva au quai d'Orsay. Les points sur lesquels il fut le plus facile de s'entendre sont les suivants : La Franco désirait que les agents des puissances chargés au Caire de veiller sur l'exécution du règle ment international se réunissent tous les ans en une commission présidée par le doyen de ces agents, et qu'il fût stipulé également que ce doyen les convoquerait d'urgence chaque fois qu'un danger menacerait le libre passage à travers le canal. Le gouvernement anglais se montra d'abord très hostile à cette réunion annuelle, et finit néanmoins par se rendre aux arguments de M. Flourens. Il fit une op^ position non moins vive à la proposition de charger le khédive et la Porte, puissance su zeraine, d'assurer par leurs propres forces, en cas de danger, et après réquisition de la com mission du Caire, la sécurité du passage du canal, sans leur donner le droit de .recourir à l'assistance de leurs alliés. M. Waddington...