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Le Siècle, 5 septembre 1870

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Le Siècle
5 septembre 1870


Extrait du journal

tiV/ON! UNION} Il "TSIt retrouvé "Bien tard", foaïfc ll s'est retrouvé, le Paris des grandes journées! Devant la France envahie, nos vaillantes armées accablées, devant le misérable écroulement du gouvernement à jamais maudit qui a jeté la patrie dans l'abîme, il s'est levé résolu, magnanime, d'un seul cœur et d'une seule voix i l'habit, la blouse et l'uniforme, les armés et les dé sarmés, confondus et roulant fraternelle ment dans des torrents humains. Où sont* les tristes divisions de classes I les préventions et les défiances récipro ques? Il n'y a plus ni ouvriers ni bourgeois, ni avancés ni modérés ; il n'y a plus que des citoyens unis pour défendre là patrie. , Villes françaises, quelle est celle d'entre vous qui ne répondra pas à l'élan de Paris! —Et vous, peuples des campagnes, que des. instigations perfides et d'indignes calom nies eut abusés sur vos frères parisiens, que n'avez-vous pu assister au spectacle de nos places, de nos boulevards et de nos rues 1 Vous aussi, vous aimez la France et voulez la défendre. Soyons unis ; c'est la patrie, cette mère déchirée, qui vous en conjure par le sang de toutes ses blessures. Union ! union ! et que nos pères de 92 reconnaissent enfin leurs fils! ■Jt.ii w A L'europe ! La France impériale n'est plus : la France de la révolution se relève, sanglante, mu tilée, mais l'âme à la hauteur de son in fortune; elle se relève, tenant cette ban nière de la justice pour chacun et pour tous, cette bannière du droit des peuples et du droit de l'homme qu'elle a déployée sur le monde il y a quatre-vingts ans, et qu'elle avait, hélas ! laissé tomber de sa main. Cette défaillànce et cette erreur fa tale, elle l'af expiée assez cruellement pour désarmer la sévère Némésis de l'histoire. Et maintenant, elle qui ne hait personne et ne convoite rien sur personne, elle-qui est la victime et non l'auteur des calamités de cette effroyable guerre, elle lutté, non pour la vaine gloire ou pour les ambitions monarchiques, mais pour l'existence. Elle se sauvera ou périra seule; elle le sait, et n'attend point d'aide, elle qui, seule peut-être parmi les nations, a tant de fois, versé son sang pour les autres ; mais, que l'Europe le sache bien, si la France succombait , tout idéal de droit et de justice disparaîtrait de l'Europe avec elle devant le règne de la force et de la conquête, et les seules idées qui puis sent régénérer le vieux monde seraient en sevelies dans son linceul jusqu'aux jours inconnus d'une lointaine résurrection! Mais la France ne saurait périr, car sa mission historique n'est point accomplie, et la révolution française n'est pas venue en ce monde pour être étouffée par sur prise à moitié de sa route. La France vivra pour ceux qui lui jettent la raillerie ou l'anathème dans son mal heur, plus que pour elle-même. ' Henri Martin....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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