Extrait du journal

FRANCE. Parla. 5 octobre. On sait que le dernier gouvernement, à qui il eût été facile, avec un peu d'intelligence, à défaut de toute grandeur, de se ré concilier avec le pays, aima mieux vivre en défiance de l'opinion nationale,. qu'il appelait révolutionnaire, et calomnier l'opposi tion, jusqu'au jour où il tomba dans la boue et dans le sang. C'est surtout pour avoir méconnu les besoins et l'esprit dé la France nouvelle que la restauration a été conduite à cette catastrophe d'où elle ne se relèvera jamais. Nous avons un gouvernement plus prudent, plus fin, pins cauteleux, à qui l'instinct de sa sûreté fera éviter les fautes cômpromei tantes, mais qui est plus inca pable encore que la restauration de s'élever à aucune pensée gran de ou généreuse. A-dire vrai, ceux de ses ennemis qui dès le commencement ont porté contre lui les accusations les plus sévères ne sont pas ceux qui l'ont jugé avec le moins de vérité. La pusillanimité, l'égoisme, la ruse qu'ils so crurent en droit de lui reprocher dès le commencement, ont caractérisé en effet la plupart de ses actes; une faiblesse systématique dans les relations avec le dehors, une corruption astucieuse dans tous les ressorts de l'administration intérieure, tels sont les moyens, dissimulés d'abord et païens de puis, qu'il a pris pour se conserver; il a poussé l'une jusqu'à la maladresse, jusqu'au péril ; l'autre jusqu'à un épouvantable abus. Dans celle voie déplorable il s'c&t avancé si loin qu'on ne sait plus s'il y a pour lui un retour possible. Lui-même du moins semble se croire condamné à tourner éternellement le dos au pays, il semble qu'au fond de toutes ses délibérations celte al ternative se retrouve : Sans la çorruplion comment conserver une majorité? sans concessions à l'étranger et surtout à l'Angleterre, comment vivre en paix avec l'Europe? Ce qui fut d'abord un lâche calcul est devenu en quelque sorte, par le temps et par l'babitude, une désolante nécessité. On s'est enlacé soi-même...