Extrait du journal
retentir les voûtes sacrées en votre honneur succèdent des chants lubriques et profanes ! Et toi, divinité infâme du paganisme, impudique Vénus, tu viens ici même prendre audacieusement la place du dieu vivant, t'asseoir sur le trdnedu saint des saints et recevoir l'encens coupable de tes nouveaux adorateurs. » Il y avait inspiration, cela est évident. D'après les doctrines du magnétisme, le père Beauregard représentait ici un somnambule au premier degré. Nous ne discuterons pas cette étrange interprétation de son prône. En 1789, il parait que le somnambulisme du prédicateur durait encore ; dans la chapelle de Ver sailles, en présence de la cour, aux offices du carême, il dénonça, comme un nouveau Jérémie, les secousses prochaines de la France. A des témoignages que l'histoire nous rapporte, mais que la science et la raison ne nous confirment pas, il faut se taire et attendre. Le père Beauregard se retira en Souabe, pré cisément dans la patrie de Mesmer, où il mourut en 1804, septuagénaire et pauvre. , A peu prés dans le temps où ce religieux célébré ébranlait de sa voix prophé tique les piliers de Notre-Dame, un officier au régiment de Champagne, M. de Lille, à la suite d'un souper au cabaret, tomba dans une surexcitation morale dont tous ses camarades de débauche furent épouvantés. 11 rentra dans sa chambre, s'enferma à double tour et griffonna sur un bout de table, une chan sonnette fameuse dont nous copierons les plus étonnans couplets. On verra tous les états Entre eux se confondre ; Les pauvres sur leurs grabats Ne plus se morfondre. Des biens on fera des lots Qui rendront les gens égaux. Le bel œuf à pondre, Ogail Le bel oeuf à pondre ! De même pas marcheront Noblesse et roture ; les Français retourneront Au droit de nature. Adieu, parlemens et lois, Adieu, ducs, princes et rois. La bonne aventure, 0 gai l La bonne aventure! Puis, devenus vertueux, Par philosophie, Les Français auront des dieux A leur fantaisie,...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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