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Le Siècle, 7 janvier 1906

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Le Siècle
7 janvier 1906


Extrait du journal

David d'Angers Les discours officiels et les plaques de marbre commémorent le souvenir de David d'Angers. Pour quoi le sculpteur David s'appela-t-il David d'An gers ?- Parce qu'alors qu'il menait à Paris la vie 2a plus pauvre, la plus misérable et, en même temps, la plus ardente, travaillant le dessin avec Louis Da vid (celui des Sabines et du Sacre de Napoléon), la sculpture avec Roland, l'anatomie avec Béclard, quand lui en laissait le temps son gagne-pain, le quel était la sculpture, moyennant vingt sous par jour, des ornements. au Louvre, à peine praticien, manœuvre plutôt, David d'Angers reçut de sa ville natale une pension de six cents francs par an. C'était la moitié en plus de ce qu'il gagnait en vermiculant la pierre des palais royaux. Il se jura, en signe de reconnaissance, de porter toujours, accolé: à son nom de David, celui de sa ville natale. D'ailleurs, c'était un excellent moyen d'éviter les confusions et de por te." le nom de David sans risquer une dangereuse homonymie, le peintre Louis David étant alors tout ensemble l'Institut, et les Dieux, et les Césars, et le maître du prix de Rome. David d'Angers, plus tard, *fit mieux encore pour sa ville natale. En 183g, il lui donna un musée, garni • ds ses œuvres et de belles œuvres. Il donnait beau coup; la cupidité était le moindre de ses défauts;, comme notre Rodin, pourvu qu'il fît de grands mo numents, il était heureux. Il en eut beaucoup à faire, les uns qu'on lui commanda, les autres qu'il offrit ; un monument, c'est un cadeau qui revient cher à celui qui l'offre; aussi, quand David d'Angers mourut, ayant, dans sa vie laborieuse, enfanté soixante-dix statues, cinquante-huit bas-reliefs, cent bustes et cinq cents médaillons, il ne laissait pas un sou. Il est vrai que. pour avoir le plaisir de faire pour rien -le buste ....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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