Extrait du journal

sur la question de savoir si un nouvel appel serait adressé aux électeurs de Paris, ou si l'on compléterait la députation de la Seine en prenant en dehors de la liste des trente-quatre , celui des candidats qui avait réuni le plus grand nombre de suffrages. Nous croyons, et nous n'hé sitons pas à le dire, que l'assemblée a sagement fait de renvoyer la question aux électeurs ; l'inscription du nom de l'ouvrier" Schmitt sur tant de bulletins témoigne du désir qu'a vait l'immense majorité des citoyens d'ouvrir aux plébéiens de l'industrie les portes de la représentatioanationale. Ce dé sir avait été trompé, l'équité voulait qu'il reçut une éclatante satisfaction. . . . . • Mieux que toutes les inductions et déductions possibles, une anecdote, dont nous pouvons garantir l'authenticité, fera ressortir la véritable moralité de l'élection qui vient d'être cassée d'une manière si solennelle. Un fonctionnaire de la chambre avise l'autre jour M. Schmitt entrant dans la salle des séances : « Eh ! bonjour, mon cher ami vous êtes donc re présentant ?—Oui, sans doute.—Quel département vous a en voyé siéger ici? —Mais le département de la Seine. — Com ment, le département de la Seine ! Seriez-vous Schmitt l'ou vrier ? Ah ! mon Dieu ! j'ai donc voté pour vous sans le sa voir! '■> ■>.' .i v ■ . . Immédiatement après l'annulation de l'élection de M. Schmitt, M., de Lamartine est monté à la tribune pour don ner lecture du compte rendu des actes du gouvernement pro visoire. Le président du gouvernement, M. Dupont (de l'Eure), avait prié son collègue de le suppléer. Ce compte rendu a été écoulé avec une religieuse attention. Nous avons vu l'assemblée. toute entière, convaincue ou sé duite par cette éloquente parole, s'unir encore une fois dans...