Extrait du journal

La déclaration d'hier a jeté une telle effervescence et une telle inquiétude dans les esprits qu'une foule immense encom brait aujourd'hui le corps législatif. On avait hâte de connaître la vérité, d'appren dre quelques détails sur les faits. Mais, hélas t tous les efforts tentés pour arracher aux ministres un document quel conque ont été inutiles. M. Glais-Bizoin, qui a demandé au cabinet de dire si c'était en son nom privé ou comme premier mi nistre que le maréchal Prim avait proposé la coiironne d'Espagne au prince de Hoheniollem, n'a reçu aucun éclaircisse ment. M. Jules Favre et d'autres membres qui ont insisté pour que l'interpellation, re mise hier, fût discutée aujourd'hui séance tenante ou au moins demain, n'ont pas réussi non plus près de la majorité. Un rappel à l'ordre a seul frappé la persistance de M. Jules Favre s'indignant de tout le mal que pouvait causer la fièvre de la bourse si des éclaircissements n'y met taient un terme. Force nous est donc de nous résigner à attendre la bonne volonté du ministère, qui a déclaré que tout ce qu'il pourrait dire à la chambre sans danger pour les négocia tions il le lui dirait, et qu'en attendant il croyait toujours sérieusement à la paix. La courte lutte de M. Jules Favre et du garde des sceaux aurait pour ainsi dire absorbé tout l'intérêt de la séance, si à l'occasion des crédits supplémentaires ne s'était élevée une discussion dont nous parlerons bientôt. Pour suivre l'ordre des travaux, nous di rons d'abord qu'après d'importantes re marques de U. Raspail sur Y Internationale et le dépôt de pétitions relatives aux maires, la chambre s'est occupée de nombreux pro jets de loi. Elle a voté un emprunt pour le Finistère, un emprunt pour la Somme, et un crédit supplémentaire de 539,000 fr. pour l'instruction primaire. Elle a renvoyé ensuite à l'examen des bureaux le projet de M. Josseau pour la réduction des frais d'enregistrement en faveur de l'agricul...