Extrait du journal

L'industrie privée livrait hier, au Con servatoire, quatre batteries de canons du nouveau modèle adopté après tant de ter giversations par l'artillerie, — pièce de 7 rayée se chargeant par la culasse. Le jour même, elles élaient essayées au fort de...., avec un remarquable succès, tant au point de vue de la justesse et de la portée du tir que sous le rapport non moins important de la bonne exécution de ces engins. Maintenant que cette fabrication est entrée, après les difficultés et les tâtonne ments inséparables de tous les débuts; dans la phase régulière de son organisation, il n'est pas douteux que les ateliers à qui elle est confiée n'arrivent à livrer chaque jour, et dès la fin de cette semaine, au moins deux batteries montées. Ces résultats ne nous surprennent pas; ils justifient plei nement la confiance que nous avions dans le patriotisme et dans l'activité do nos constructeurs. Ils eussent pu sans doute être plus prompts, arriver beaucoup plus vite, si la commission du génie civil, chargée par le ministre de diriger la fabrication de ce nouveau matériel de guerre, avait su sa rendre mieux compte de sa mission Qn mettant de côté les formalités et les en traves bureaucratiques qu'elle semble vou loir perpétuer dans ses agissements par son esprit de centralisation mesquine et son manque d'initiative. Composée de fonction naires, elle en apris toute l'omnipotence et ne veut courir aucune responsabilité. Il ne faut pourtant pas que cette commission renouvelle les errements du comité d'ar tillerie et fasse regretter par ses réserves étroites et intempestives les exclusions, et les lenteurs si justement reprochées à cette institution caduque. On ne saurait trop le répéter, ce qu'il nous faut aujourd'hui, ce sont des canons et encore des canons. Et puisque nos fondeurs et nos constructeurs sont désor mais en mesure de satisfaire aux besoins de la défense, il ne faut pas hésiter un seul instant à utiliser leur zèle et leurs moyens, dût-on dépasser le chiffre des commandes primitives fixées par la com mission. Agir autrement, sous le prétexte qu'elle a réalisé le chiffre qu'elle avaiî fixé, serait presque trahison. Ce n'est pas à elle de juger s'il y a trop ou pas assi z d ) canons. Nous l'engageons à ne pas l'ou blier. On sait trop où nous a conduits l'optimisme administratif, et le président du génie civil, moins que personne, ne doit imposer son opinion personnelle....