Extrait du journal
demeure pas moins ce qu'elle était, une idée pratique et appe lée à recevoir une solution prompte. Il Be s'agit pas du reste d'innovation : il ne s'agit que d'appliquer en France ce qui se pratique depuis longtemps en Allemagne et dans plusieurs au tres pays. On sait quel est le mécanisme d'une banque hypothécaire : le propriétaire d'une terre de 100,000 fr., par exemple, souscrit au profit de la banque une obligation de 50,000 fr. au maxiflarçm, soit au plus moitié de la valeur de la propriété, à raison de 5 0[0, soit 2,500 fr. par an ; ces 2,500 fr. sont payables par douzième, comme l'impôt, et recueillis par les percepteurs. La banque remet en échange à l'emprunteur cinquante mille fr. de billets rapportant 3 fr. 65 c. 010 d'intérêt par an ; les 1 fr. 35 c. restans sont employés, savoir : 35 c. pour couvrir les Irais d'administration et indemniser l'Etat de son intervention, et 1 fr. capitalisé au compte de l'emprunteur pour l'amortissement de sa dette, et servant à rembourser annuellement au pair un cer tain nombre de billets désignés par le sort. Au moyen de ce mécanisme, si l'institution fonctionnait aujourd'hui, le pro priétaire, en continuant à payer la somme qu'il paie pour istérêts seulement, se trouverait au bout de quarante ans à peu près libéré de sé dette. Ce ne serait, du reste, que justice vis-àvis de la terre, qui contribue si largement au paiement des charges publiques. Mais ici se présente l'objection capitale : le propriétaire em prunteur, nanti de ses cinquante billets de la banque, pourrait être obligé de les négocier à perte, et le service qu'on lui aurait rendu deviendrait pour lui peut-être une cause de ruine. Nous croyons, quant à nous, que la sécurité du gage et la certitude du remboursement au pair suffiraient à maintenir les cours; mais ce qui n'est qu'une appréciation hypothétique et contestable ne deviendra-t-il pas une affirmation positive, une certitude, quand on aura un preneur ayant tous le; ans 30Ô mil lions à placer en cette valeur, sans pouvoir en disposer autre ment? Ce preneur, dans la combinaison dont nous parlons, serait la caisse de prévoyance pour la vieillesse. Nous avons dit combien nous attachions de prix à ce que cette caisse fût administrée à part, à ce que ses fonds fassent dis tincts des fonds de l'Etat, à l'abri de toute banqueroute, de toute dépréciation ; car si cette caisse est destinée à encaisser long temps sans rien rendre, il viendra un jour oii il faudra quelle ait tous ses fonds à sa disposition pour solder les rentes viagères qu'elle aura à sëfvir. Eh bien,! il n'y à que les billets de la ban que hypothécaire qui puissent offrir cette sécurité. Remboursés au pair par la voie du sort, ils ne peuvent subir de dépréciation quand on peut attendre le jour du remboursement. On voit quel puissant appui ces deux institutions se prêtent mutuellement. L'épargne vient commanditer la propriété, et la propriété par sa stabilité vient garantir l'épargne. Séparez-les, la" propriété sans crédit se voit dévorée par l'usure; cette caisse sur laquelle elle fondait tant d'espérances est impuissante; et d'un autre côté les fonds de l'épargne placés au hasard sont à la merci de la première révolution. Mais, nous dira-t-on, les 300 millions dont vous parlez sont un rêve. Il nous est facile de réfuter eette objection par un simple calcul. Est-ce trop demander à l'o'uvrier qui gagne deux francs par jour do mettre einq centimes de côté pour s'assurer dans sa...
À propos
Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.
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