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Le Siècle, 10 octobre 1870

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Le Siècle
10 octobre 1870


Extrait du journal

Les anciennes feuilles gouvernementales, celles qui nous injuriaient avec le plus de véhémence pendant la période plékisci taire, celles qui accusaient de lâcheté tous les membres de l'opposition parce qu'ils ne voulaient pas la guerre, ces feuilles complaisantes affectent aujourd'hui de chanter victoire, comme si la journée du 8 octobre n'avait été faite que pour elles et par elles. Est-il nécessaire de teur rappeler qu'il n'y a eu ni lutte, ni victoire? Il y a eu tout simplement une éclatante et universelle affirmation de la république, un cri sorti de toutes les poitrines : Mort aux Prus siens ! Quelques milliers de citoyens,5 croyant que le gouvernement demeurait inactif en présence de l'ennemi, voulaient plaeer à côté ou aii-dessus de lui une commune élue, qui aurait procédé révolutionnairement et surexcité toutes les forces vives du pays. Leur tort a été de ne pas reconnaître que l'opinion publique , plus confiante dans le patriotisme du gouvernement, re poussait absolument tout projet d'élections municipales sous le feu de l'ennemi. Ils en doutaient encore, la population de Pa ris leur en a donné la preuve hier. Mais, nous le répétons, il n'y a eu là d'autre victoire que celle du patriotisme et du bon sens. Si la réaction bonapartiste s'imagine que la journée du 8 octobre lui donne le droit de lever la tête, elle se trompe. La république a été une fois de plus universellement acclamée.et, au nom de la république, le peuple do. Paris a décidé que son devoir le plus urgent est de faire face aux Prussiens. Dégageant .le gouvernement de toute préoccupation intérieure, cette journée lui impose l'obligation de consacrer à la dé fense toute son activité, tout son zèle, d'ac tiver tous les services, de créer une artille rie nouvelle, de combler toutes les lacunes, de renverser tous les obstacles, qu'ils vien nent des institutions ou qu'ils viennent des personnes. Le gouvernement ne faillira pas à ce de voir, nous l'espérons fermement....

À propos

Fondé en 1836 par Armand Dutacq, Le Siécle bouleversa la presse française grâce à une stratégie éditoriale révolutionnaire pour l'époque. Comme La Presse de Girardin, fondée la même année, ce quotidien fixa son prix d'abonnement à 40 francs – c'est-à-dire la moitié de celui des autres journaux – et entrepris de compenser cette somme modique par d'autres revenus, tirés de la publicité. Traditionellement anticlérical, il deviendra l'organe de la gauche républicaine pendant une grande majorité de la Troisième République.

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